Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/32

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S’il arrive que, dans ces personnages fictifs, certains individus réellement existants sont reconnus, ce n’est pas, le plus souvent, parce que le romancier a tout simplement photographié d’après nature, mais parce que la nature s’est plu, une fois par hasard, à faire aussi complet que le rêvait le romancier.

Dans ces cas de rencontres fortuites, la vérité seule y gagne ; tant pis pour ceux qui sont ainsi démasqués !

Revenons maintenant à Vermel et à l’émotion que la seule supposition du mariage américain de Raymond Deblain y causait.

Ainsi que nous l’avons écrit plus haut, on se refusait obstinément à admettre cet événement, qui renversait tant de croyances et si bon nombre d’espérances matrimoniales, et le docteur Plemen surtout n’y voulait pas ajouter foi ; mais un beau jour, le doute ne fut plus possible pour personne, car, moins d’un mois après l’arrivée de la nouvelle qui avait ainsi troublé ses amis, M. Deblain rentra dans sa ville natale en compagnie de la jeune femme qu’il avait bel et bien épousée de l’autre côté de l’Océan, dans les circonstances bizarres que nous allons raconter.