Aller au contenu

Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vulgaires encore dans leurs toilettes de mauvais goût, furent des premières.

L’huissier de la cour, par ordre bien certainement, leur avait donné les meilleures places, au premier rang, contre le banc des avocats, le plus près possible des accusés. N’étaient-elles pas avides de ne rien perdre des angoisses de cette étrangère qui, pendant deux ans, les avait humiliées de sa jeunesse, de sa beauté, de son élégance et de sa générosité pour les pauvres ?

Leurs amies, animées des mêmes sentiments mauvais, parurent ensuite les unes après les autres, échangeant, des sourires, des saluts de la main, comme si elles se rencontraient dans un salon, hochant la tête, levant les yeux au ciel, comme pour dire : « Hein ! quelle aventure ! Cela devait finir ainsi ! »

D’autres femmes les suivaient, plus discrètes, moins expansives, bien évidemment dans des dispositions d’esprit tout autres.

C’étaient, celles-là, des personnes appartenant au vrai et meilleur monde, restées fidèles à Mme Deblain, n’admettant pas sa culpabilité et convaincues que leur présence et leurs regards sympathiques lui rendraient du courage.

On reconnaissait, au milieu d’elles, la jolie Mme Mortier, qui avait joué, à la Malle, le rôle de Louise dans Froufrou, et la charmante Mme Lan-