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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/340

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— Vous avez raison, père, répondit Rhéa en se levant brusquement avec une expression de révolte et d’énergie sur ses traits fatigués. J’ai honte de ne pas mieux suivre l’exemple que me donne M. Barthey. Ah ! pardonnez-moi tous !

Elle allait des uns aux autres, leur serrant les mains, les embrassant, leur souriant et répétant d’une voix ardente :

— Ah ! je suis une empoisonneuse ! Eh bien ! nous allons leur prouver, n’est-ce pas ? qu’ils en ont menti, qu’ils sont tout à la fois des calomniateurs et des sots !

— Dieu soit loué ! psalmodia mystiquement l’oncle Jonathan ; la nuit dernière, les yeux de mon homme intérieur se sont ouverts, j’ai assisté au combat victorieux de la vérité contre l’erreur, et…

Mais le révérend fut subitement interrompu par une voix nasillarde qui glapissait du seuil de la pièce :

— Monsieur le président donne l’ordre de faire entrer les accusés !

Mme Deblain embrassa une dernière fois son père et sa sœur ; puis, d’un pas ferme, escortée du gendarme commis à sa garde et suivie de Félix Barthey, elle se dirigea vers la porte qui mettait en communication le couloir avec cette loge, sorte de pilori, où prennent place, innocents ou cou-