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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/349

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m’a interrogée comme s’il ne doutait pas de ma culpabilité. Or, je jure sur mon salut éternel que, si mon mari été empoisonné, nous sommes étrangers M. Barthey et moi, à cet horrible crime.

— Vous n’ignoriez pas que M. Deblain avait fait un testament par lequel il vous laissait toute sa fortune.

— Je le savais parce qu’il me l’avait dit, et je ne pouvais en douter, car je connaissais son affection pour moi. J’avais refusé de prendre connaissance de cet acte. À cette époque, c’était six mois après notre mariage, je devais d’ailleurs espérer que je deviendrais mère. Je considérais par conséquent ce testament comme fait en faveur des enfants que je pourrais avoir. Je ne fis à ce sujet qu’une observation à mon mari : ce fut pour lui rappeler que je devais être riche moi-même un jour, et que cela lui permettait donc de ne pas oublier sa tante et ses cousines dans ses dernières volontés.

— C’est sans doute à cette observation que se rendit M. Deblain, en ajoutant à son testament le codicille par lequel il a laissé une rente viagère à Mme Dusortois et une dot de cent mille francs à chacune de ses filles.

— Peut-être M. Deblain, qui aimait beaucoup ses parentes, aurait-il pensé à écrire ce codicille, lors même que je ne lui aurais parlé de rien.

— Votre mari a fait aussi, à votre profit, une