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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/36

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saient donc surtout sur ce principe ne pas être du pays, venir de loin. Alors, cela se conçoit : Master Panton se disposait à accueillir de son mieux Raymond Deblain, qui venait de France.

La famille Panton se composait, à cette époque, de cet Elias Panton, chef de la maison ; de sa femme Bertha, née Thompson ; de leurs deux filles, Jenny et Rhéa ; du frère de Mme Panton, le révérend Jonathan Thompson, et du fils de celui-ci, Archibald Edward, grand garçon de vingt-cinq à vingt-six ans, apprenti clergyman, par ordre de son père et par vocation.

Jonathan était un grand diable, maigre et long comme un jour sans pain, invariablement vêtu d’une étroite houppelande noire, fermée par un seul rang de boutons, ainsi qu’une soutane, et montant jusqu’au col blanc qui serrait, comme en un carcan, le cou de héron du personnage.

Au-dessus était un visage blême, toujours soigneusement rasé, osseux, découpé à la serpe, à l’air béat, aux yeux sans éclat, de couleur indécise, circonflexes d’épais sourcils en broussailles, et aux lèvres pâles où le sourire était une grimace.

Ses bras, si longs qu’on eût dit ceux d’un chimpanzé, se terminaient par des mains noueuses, poilues aux phalanges. Ce monument humain d’architecture éclectique avait pour base des pieds gigantesques, toujours lourdement chaussés, et pour faîte un haut chapeau, d’où s’échappaient de