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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/364

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qu’ils avaient servie, redoubla encore les sympathies de ceux qui restaient fidèles aux accusés.

Mais l’espoir revint aux ennemis de la pauvre Rhéa dès que le greffier commença la lecture de la déposition de Mme Dusortois.

On se souvient avec quelle fermeté, on pourrait dire avec quelle conviction, la terrible tante s’était exprimée devant M. Babou. Or, comme celui-ci n’avait rien omis des affirmations malveillantes de ce témoin, le seul qui eut parlé de façon à venir en aide à la prévention, et que, de plus, Mme Dusortois jouissait d’une grande réputation d’honnêteté et de probité, sa déposition causa une vive impression.

Il devint immédiatement visible que la partie jusque-là hésitante de la foule se rangeait du côté des adversaires irréconciliables de Mme Deblain.

Est-ce qu’il était possible qu’une digne et sainte femme, telle que la tante de l’infortuné Raymond, osât avancer le moindre fait sans en avoir la preuve certaine ? Est-ce que, bien au contraire, pour peu que sa conscience le lui eût permis, elle n’aurait pas gardé le silence, ne fût-ce que pour l’honneur du nom de son neveu ?

Tant que dura cette lecture, Rhéa garda la tête baissée et ne put retenir ses larmes. On en augura de suite qu’elle se sentait perdue devant des témoignages aussi indiscutables de ses torts d’épouse.