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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/367

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messieurs, tour à tour, de son regard incisif, en répétant, comme à leur adresse :

— Ce que je dis là, je l’affirme ; je le prouverai dans un instant.

Et, se retournant vers les jurés, il poursuivit :

— Permettez-moi de vous faire observer, messieurs, et j’appelle toute votre attention sur ce fait qui ne sera pas contesté : M. Deblain n’a pas succombé à une absorption répétée, continue, de sels de cuivre, à ce qu’on appelle un empoisonnement lent, car pendant, les quelques semaines de souffrance et non pas de maladie bien caractérisée qui ont précédé sa mort, il n’a pas eu de vomissements, sa santé n’a présenté aucun des phénomènes morbides bien connus qui sont les conséquences de l’ingestion du cuivre, lorsqu’il ne s’assimile pas aux organes ; ce qui arrive parfois, assurent les praticiens les plus érudits, ce que l’expérience a démontré, ce que M. le docteur Plemen ne peut ignorer.

« Si M. Deblain avait été soumis à cet empoisonnement lent, ou il s’en serait aperçu et la justice n’aurait eu à s’en occuper que si la victime elle-même avait porté plainte, ou il y aurait succombé, mais après de telles crises et dans des conditions si démonstratives que son médecin et ami, M. le docteur Plemen, l’aurait constaté, ainsi que toutes les personnes qui l’approchaient. Or, rien de semblable ne s’est produit.