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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/381

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ces sels soient un poison assez violent pour jamais foudroyer. Quant à de l’arsenic, ni vous ni moi n’en avons pu découvrir que ce qui se trouve dans tout corps humain.

« L’empoisonnement par des sels de cuivre et de l’arsenic n’a donc pas eu lieu. La preuve, c’est que lorsqu’il vous a été livré, le corps était déjà dans l’état de décomposition où je l’ai vu moi-même, trois semaines plus tard, et qu’il contenait, au moment où je l’ai examiné, de nombreuses ptomaïnes cadavériques. Or, vous le savez mieux que moi, la formation de ces alcaloïdes humains ne peut se produire dans un cadavre saturé d’arsenic et de cuivre, qui le préservent, pendant un certain temps, d’une décomposition rapide. Et cependant ce corps renfermait du cuivre, puisque, comme vous, j’en ai découvert. Mais en renfermait-il au moment où la vie l’a abandonné ? Vous seul pourriez me le dire. Quant à moi, j’affirme que, vivant, M. Deblain n’avait dans ses organes que le cuivre qu’on rencontre dans tous les corps, à l’état normal.

Jusque-là, le docteur Plemen, les regards voilés, était demeuré impassible mais, à ces derniers mots, il sembla sortir brusquement de sa torpeur, et ses yeux se fixèrent sur son confrère, intelligents, interrogateurs, comme pour le prier de poursuivre.

Maxwell reprit :