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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/383

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ment de Luër, avec lequel le malade se faisait des piqûres de morphine. Le malheureux n’a donc pas lutté, n’a pas appelé à son secours et, conséquemment, sa femme, dont l’appartement est contigu avec le sien, n’a pu être réveillée par ses plaintes.

Mme Deblain ! Peut-être n’était-elle pas à l’hôtel, s’écria Plemen, comme malgré lui.

— Je sais qu’elle était absente. Victime à la Malle d’un accident qui pouvait avoir des suites graves, Mme Gould-Parker l’avait envoyé chercher, et vous êtes parti avec elle, pour le château, vers dix heures. Vous en êtes revenu, vous, après minuit, tandis que Mme Deblain n’est rentrée chez elle qu’au point du jour. Tout cela est affirmé par plusieurs témoins, mais tous ces témoins, sauf un seul, sont ses domestiques, et il se peut que le jury ne croie pas à leurs déclarations. Ce n’est donc point un alibi, qui peut être repoussé, que la défense veut opposer à l’accusation, mais une preuve indiscutable de l’innocence de cette malheureuse femme. Cette preuve, je l’ai déjà faite scientifiquement, en démontrant que M. Deblain n’a pu être empoisonné par des sels de cuivre ni par de l’arsenic, et c’est à vous que je viens demander de fournir une preuve juridique, en me nommant le coupable. Ce coupable, vous le connaissez, puisque le rapport médico-légal que vous avez remis au parquet n’a été rédigé que dans le