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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/392

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trompé ou si ma volonté n’était, pas d’empoisonner cet homme dont je voulais la femme à tout prix !

— Vous pouviez le secourir

— Je ne l’ai point fait ! Je n’étais pas certain d’être un misérable, car les phénomènes extérieurs de ce toxique que j’avais peut-être employé sont identiques à ceux que produisent les stupéfiants. Et puis, j’étais lâche, je ne voulais pas savoir ! Je retournai rapidement sur mes pas. Je me souviens que je fermai les portes des cabinets de toilette et que je traversai de nouveau cette chambre parfumée dont l’atmosphère avait achevé de m’affoler, mais je la traversai en courant. Peut-être craignais-je d’y revoir Rhéa, non plus me tendant les bras, mais me criant : « Assassin ! empoisonneur ! » Je rentrai chez moi. À sept heures, j’étais encore, le front glacé, contre la fenêtre qui donne sur mon jardin, lorsque je vis passer Mme Deblain. Elle revenait de la Malle. Je descendis bien vite et repoussai, pour ainsi dire derrière elle, la porte de communication de nos hôtels. Une demi-heure plus tard, je partis pour Paris. Vous savez ce qui s’est passé ensuite.

— Et vous avez eu le courage d’accepter les fonctions de médecin légiste ! dit Maxwell.

— Pouvais-je faire autrement ? Est-ce que tout, par une juste volonté de là-haut, ne s’enchaîne pas dans les mauvaises actions humaines ? Est-ce que, si je refusais mon concours à la justice, elle