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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/395

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pli ; de l’autre, il désignait un petit instrument de cristal à aiguille d’acier, qui était là, tout prêt, sur sa table de travail.

Profondément ému, l’Américain saisit la lettre et, s’inclinant sans prononcer une parole, il allait se retirer, lorsque, l’arrêtant du geste, son confrère lui dit, avec un calme effrayant :

— Vous n’ignorez pas que les poisons végétaux, sauf la strychnine, disparaissent avec la décomposition des corps ; celui dont je vais me servir est plus subtil. De même qu’il ne cause aucune douleur, il ne laisse aucune trace, à moins d’une analyse physiologique immédiate. Retenez cela, et que ma mort volontaire fasse faire un pas en avant à la science, puisque je l’ai déshonorée pendant ma vie. Adieu, monsieur, hâtez-vous ! On vous espère là-bas. Moi, on m’attend là-haut !

Maxwell s’inclina de nouveau et s’enfuit, en frémissant au bruit des portes du cabinet de travail d’Erik Plemen, qui semblaient s’être refermées derrière lui comme celles d’un tombeau.