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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/417

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— J’aurai l’honneur de vous donner la parole dans quelques instants ; mais je dois d’abord faire connaître à messieurs les jurés l’événement inattendu dont j’ai été informé au moment où Me Leblanc commençait sa plaidoirie : M. le docteur Plemen ne pourra se présenter devant la cour, il est mort subitement, il y a moins d’une demi-heure.

Il est aisé de comprendre l’effet que produisit cette nouvelle sur l’auditoire. Ce fut de la part de tous un cri de stupeur.

— Et j’ai le devoir, poursuivit M. de la Marnière, de donner publiquement lecture de la déclaration que vient de me faire remettre M. le docteur Maxwell. Cette déclaration lui a été confiée par M. le docteur Plemen lui-même, pendant la suspension de l’audience. Voici ce document :

« Je soussigné, docteur Erik Plemen, reconnais m’être entièrement trompé dans l’analyse chimique à laquelle je me suis livré sur les organes de M. Raymond Deblain, Celui dont j’ai été l’ami pendant dix ans n’a pas succombé à un empoisonnement par des sels de cuivre, mais à une injection hypodermique d’un extrait d’alcaloïdes cadavériques, que je lui ai faite moi-même par erreur, vers une heure du matin, dans la nuit du 22 au 23 septembre dernier, alors que sa femme, qui m’avait accompagné à la Malle à dix heures du soir, était encore auprès de sa sœur, qu’elle n’a quittée