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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/444

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ce drame judiciaire, pendant que notre détective par expiation trouvait en Amérique le bonheur qu’il avait si vaillamment conquis.

Depuis longtemps compris dans le nombre des magistrats destinés à être frappés par le décret d’épuration, M. de La Marnière avait été l’une des premières victimes de cette mesure inique. Le savoir, la distinction, la fière indépendance dont il avait donné de nouvelles preuves pendant l’affaire Deblain ; c’était là plus qu’il n’en fallait pour qu’on se souvînt de lui tout d’abord.

L’éminent conseiller était donc rentré dans la vie privée. Il est vrai qu’il y était rentré, grandi encore dans l’opinion publique.

Quant à nos autres personnages, ils avaient eu des sorts divers.

M. le président Monsel était toujours à la tête de la cour de Vermel, où il demeurait le défenseur sévère des bonnes mœurs et de l’honneur conjugal ; M. Lachaussée avait totalement cessé d’éprouver « le besoin de monter sur le siège » ; il laissait ce soin à ses avocats généraux, pour le grand malheur des accusés qu’il savait, lui, si bien défendre dans ses éloquents et foudroyants réquisitoires ; M. Duret n’était plus procureur de la République, et l’ambitieux Babou, dont l’élégance restait la même, attendait toujours, mais avec un moins grand espoir que jadis, un siège à la cour ou la croix.