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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/82

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dans le chef-lieu de Seine-et-Loire, en deux castes absolument distinctes, et il est aisé de comprendre que cette division et l’antagonisme qui en résultait étaient au détriment et au grand danger des justiciables, pour peu que la politique ne restât pas complètement étrangère aux causes judiciaires.

M. Deblain, qui appartenait à la grande industrie, était très estimé de tous, malgré ses succès de vieux garçon ; car on le savait honnête et la main toujours ouverte pour les malheureux mais il avait peu de rapports avec la haute société de la ville, bien qu’en raison de ses traditions de famille on dût le supposer d’opinions conservatrices.

À ce monde trop sérieux, il préférait de beaucoup son monde à lui, vivant et gai, peuplé des femmes et des filles des riches manufacturiers de Vermel, très Parisiennes par leur élégance et leurs goûts, et où il régnait.

Sa famille le gênait peu ; il n’avait qu’une seule parente qui lui tint de près : une tante, sœur de sa mère, Mme Dusortois, restée veuve avec deux filles et sans fortune.

Cette Mme Dusortois, personne dévote, excellente mère, mais fort avare, avait toujours espéré que Raymond épouserait sa fille aînée Berthe, assez jolie enfant, à laquelle son cousin plaisait, par ordre plutôt que par conviction, et pour avoir