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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/86

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« L’admettre serait faire injure à leur cœur. Qu’arriverait-il alors le jour où l’épidémie sévirait autour d’elles ? Ne seraient-elles pas tout naturellement saisies de la crainte de transmettre le mal à ceux qu’elles aiment ? Pensez-vous que la femme que son enfant appelle à la maison osera se pencher sur un petit être que le croup étrangle ? Ou elle sera une mauvaise mère ou une mauvaise garde-malade ! C’est fatal, parce que c’est humain ! Je n’ai pas besoin de développer davantage cette thèse elle frappe directement l’esprit de ceux qui ne jugent les choses qu’au point de vue de l’intérêt général.

« Quant aux prêtres, c’est encore à l’aide d’arguments thérapeutiques que je repousse leur exclusion systématique des hôpitaux. Que vous vous opposiez à ce qu’ils sollicitent, avec une insistance indiscrète, ceux que leur vue peut effrayer, soit ! je vous l’accorde, car, moi-même, non pas seulement à l’hôpital, mais même dans le monde, je ne permets pas qu’on aggrave imprudemment l’état de mes malades par des démarches prématurées. Si j’ai ordonné le calme, rien ne doit le troubler ! Mais si, au contraire, l’homme qui souffre, celui qui va mourir a été élevé dans un milieu de foi ; s’il est évident que la vue de l’aumônier ne lui causera aucune terreur, mais le réconfortera, lui donnera espoir et courage, pourquoi le repousseriez-vous ?