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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/97

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mages trouvaient seulement qu’il avait épousé une personne beaucoup trop jeune pour lui, et on lui prédisait charitablement quelque mésaventure conjugale, tôt ou tard. Ne méritait-il pas, d’ailleurs, la peine du talion ?

Nous n’avons pas besoin de dire que Deblain s’était bien gardé de raconter à qui que ce fût, sauf à son intime, dans quelles circonstances par trop américaines il s’était marié. Bien que cette union si lestement prononcée par le révérend Jonathan Thompson, sous un bosquet de Star Tavern, eût été régularisée selon la loi française, la pudibonderie provinciale n’aurait jamais voulu prendre ce mariage au sérieux, si on en avait connu les bizarres incidents.

Toutefois, l’engouement pour Rhéa était loin d’être unanime. D’abord, Mme Dusortois, chez qui son mari l’avait conduite, tout à fait par déférence et par acquit de conscience, ne l’avait reçue que d’un air pincé, et elle n’était venue lui rendre sa visite qu’à contre-cœur, sans être accompagnée de ses filles.

L’avare dame ne pouvait pardonner à son neveu d’avoir mis si complètement à néant l’espérance qu’elle avait toujours eue de devenir sa belle-mère, et, logiquement, elle se sentait remplie de haine pour celle qui avait pris la place de sa fille aînée.

Dans son monde bourgeois et de principes