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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/109

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se mêlèrent tout à coup des voix de femmes chantant des gazals indoustanis.

Il n’en fallait pas davantage pour faire pencher la balance. Nous ne demandions pas mieux que de faire un petit accommodement avec nos consciences. La curiosité nous en fournit les arguments.

Un vieil Hindou fumait son houka sur le pas de sa porte : nous lui demandâmes du feu pour allumer nos cigares, service qu’il s’empressa de nous rendre avec la gravité et la discrétion indiennes, c’est-à-dire sans nous adresser la parole, et nous tournâmes à droite.

À dix pas du carrefour la rue faisait un coude ; nous fîmes comme elle.

Nous étions dans le quartier des bayadères.

Nous n’avions pas fait vingt pas que nous étions le but des regards et des conversations.

L’endroit où nous nous trouvions était une assez large rue, de chaque côté de laquelle s’élevaient des maisons composées d’un seul rez-de-chaussée, où l’on arrivait par des escaliers de trois ou quatre marches. De chacune de ces maisons, s’échappaient des flots de lumière et des chants joyeux. Les portes d’entrée étaient presque partout fermées par une natte d’un tissu peu serré qui permettait de voir de l’intérieur à l’extérieur. Les fenêtres elles-mêmes étaient garnies de cette façon.

Une de ces maisons attira surtout notre attention