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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/143

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nos palanquins, afin de veiller à l’arrivée de la bayadère. Nous fîmes aussi allumer les massais, ou torches composées de chiffons enduits de résine, et nous nous mîmes, en suivant le bord du chemin, à causer un peu de nos affaires et à prendre nos dernières dispositions pour la route.

J’étais convaincu, ainsi que sir John, que, s’il était prévenu à temps de notre départ, le Malabar se mettrait à notre poursuite. Nous devions bien penser que l’espion ne s’était pas pour rien enfui de l’hôtel, d’où il était sorti ayant, en même temps, à rendre compte de sa mission à son maître et à se venger de nos mauvais traitements.

Nous nous proposions donc la plus grande surveillance pendant notre voyage. Il y avait un quart-d’heure à peu près que nous marchions lorsque la lune, en dépassant les massifs qui bordaient la route, vint éclairer de ses blancs reflets les anciens mausolées des derniers radjahs de Tanjore.

C’était à cet endroit que devait nous rejoindre la bayadère. Bientôt, en effet, nous pûmes apercevoir sur la route, venant au trot, un palanquin que nous reconnûmes immédiatement, grâce aux massalchis qui l’escortaient, pour celui de Goolab-Soohbee.

Le fidèle houkabadar courait auprès de sa maîtresse.

Quelques instante après, la jeune femme était dans les bras de sir John.