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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/156

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les appartements du premier étage, appartements meublés de quelques chaises seulement. Nous fîmes monter nos palanquins qui devaient nous faire de très-bons lits, et nous laissâmes le rez-de-chaussée à nos hommes.

Le lendemain, de très-bonne heure, je fus éveillé par le bruit d’une troupe nombreuse qui passait sur la route. Je me précipitai à la fenêtre. Le jour commençait seulement à poindre. Les banians qui ombrageaient la façade du bungalo étaient d’un feuillage si touffu que je ne pus rien distinguer à travers leurs ombres épaisses. Comme les conditions dans lesquelles nous voyagions nous recommandaient la plus grande surveillance, et que je trouvais que l’amour endormait beaucoup trop mon compagnon, moi, qui me souvenais toujours du Malabar de Tanjore, je ne fis qu’un bond, de ma chambre au bas de l’escalier d’abord, puis du bas de l’escalier à la varende du bungalo, en sautant par-dessus les groupes de nos bahîs endormis. Je remarquai avec plaisir que, fidèles serviteurs, Roumi et houkabadar étaient couchés en travers sur le seuil de la porte de leurs maîtres. Cela me rassura un peu sur le sort futur des romanesques amours de sir John.

Lorsque j’arrivai sous la galerie, je ne regrettai ni mon empressement ni ma curiosité.

Le spectacle qui m’était offert était bien fait pour excuser le premier de ces deux sentiments et pour piquer le second.