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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/198

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Où sont maintenant ces riches possessions si vaillamment défendues par Dupleix, si sagement gouvernées par Dumas et par Labourdonnaye, si honteusement perdues par Lally ?

J’eus bientôt parcouru la ville, dont un seul monument, le palais du gouvernement, est remarquable. Après avoir jeté un coup-d’œil de regret sur la rade, la moins mauvaise de la côte cependant, où trois ou quatre bâtiments à peine se balançaient sous une forte houle de nord-est, je rentrai à l’hôtel.

Sir John avait congédié nos bahîs, et accepté les chevaux et les domestiques d’un de ses amis ; tout était disposé pour le départ.

Le soir, j’entraînai mon ami sur le cours Chabrol, promenade qui longe la mer. Nous y passâmes toute la soirée, parlant aux uns et aux autres de la France, bercés par le grondement des lames qui, chaque jour, empiètent un peu sur le rivage, nous efforçant surtout d’éloigner les tristes souvenirs.

Le lendemain, avant le jour, nous laissâmes derrière nous Pondichéry, ses gracieuses villas et deux tombes à peine fermées, pour suivre la route de Madras, où nous arrivâmes après trois jours de marche sans nous être arrêtés un instant pour visiter les curieuses ruines de Sadras, la ville morte.

Dix minutes après notre arrivée à l’hôtel, nous étions sur l’esplanade qui sépare les deux villes et qui domine la mer.

Le Raimbow était sur rade