Aller au contenu

Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sous son hunier au bas ris, son petit foc et sa voile de cape, le Raimbow avait pu venir un peu sur tribord ; il courait sur une ligne à peu près parallèle à la côte. Il nous avait semblé, à plusieurs reprises, apercevoir à l’avant un feu qui pouvait bien être celui de la fausse pointe Palmiras. Dans la crainte que cela fût vrai, Wilson allait commander un nouveau virement de bord, quand, dans une épouvantable rafale qui nous fit craindre pour notre grand mât, le vent sauta brusquement au sud-ouest, aire d’où il se mit à souffler avec violence, mais d’une façon plus régulière et en nous apportant des torrents de pluie.

C’était là un indice certain que l’ouragan touchait à sa fin. La brise avait trouvé son trou, suivant l’expression maritime ; elle s’était fixée. C’était à un renversement de moussons que nous venions d’assister.

Je doute fort qu’Hippalus, le pilote grec auquel on doit la découverte de ces vents périodiques, ait eu jamais plus belle occasion de les étudier que celle qui venait de nous être offerte sur la côte d’Orissa.

Elle nous avait coûté dix hommes jetés à la mer, quatre ou cinq tombés morts sur le pont ou écrasés par la chute du mât, le petit mât de hune, sa voile et la misaine.

Nous avions eu le bonheur de ne perdre aucun de nos matelots anglais, ce dont Wilson paraissait très-reconnaissant à l’ouragan.