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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/219

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nous aperçûmes les glacis du fort William et la forêt de mâts qui nous annonçaient la rade de la capitale des possessions anglaises dans l’Inde.

Laissant alors derrière nous les chantiers de construction, nous doublâmes rapidement les embrasures du fort, et, suivant cette admirable promenade qui s’étend entre lui et le fleuve, nous vînmes mouiller en face d’un superbe quai de granit, à deux cents mètres environ du rivage.

Autour du Raimbow, cinq cents bâtiments de toutes les nations et de toutes les formes étaient à l’ancre ; les quais disparaissaient derrière les milliers d’embarcations européennes et indigènes qui faisaient le service entre les navires et la terre. À travers les mâts, la ville envoyait les reflets blancs de ses maisons couvertes de stuc et terminées par des terrasses à l’italienne.

À peine étions-nous à l’ancre que vingt bateliers venaient nous faire leurs offres de service. Le va-et-vient continuel que nécessitent les relations avec le rivage oblige à la location de plusieurs de ces petites embarcations ; les canots du bord ne suffiraient pas. C’est naturellement entre les propriétaires des danghee une lutte de protestations de dévouement et d’exhibitions de certificats.

L’un d’eux, reconnaissant que j’étais Français, se précipita bien vite vers moi, en tirant des plis de son pagne un crasseux morceau de papier.

— Français, Français ! me dit-il en me le présen-