Aller au contenu

Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dix minutes après, j’étais à bord du Fire-Fly et mes hommes étaient conduits à terre en prison. Soixante-douze heures plus tard on en pendait deux qui, suivant moi, étaient les plus coupables, et tout était dit. J’avais demandé en vain qu’une peine moins terrible leur fût infligée, sir John avait été impitoyable.

Voilà, chers lecteurs, comment un pistolet vide m’a été plus utile qu’une carabine à deux coups sur les rives poétiques et parfumées du fleuve sacré.

Pendant mon absence, mon gros ami avait couru, lui aussi, le plus sérieux danger. La veille au soir, au moment où il allait remonter à son bord, deux balles de pistolet, évidemment destinées à le tuer, étaient parties d’une embarcation qui s’était cachée sous les formes de l’arrière du Fire-Fly, et elles avaient blessé un de nos meilleurs matelots. La nuit avait empêché de poursuivre les assassins qui s’étaient enfuis dans le bas du fleuve.

Comme le contrebandier n’attendait que mon retour pour lever l’ancre, quelques jours après ces deux tentatives d’assassinat dont la coïncidence nous avait frappés, nous sortîmes toutes voiles dehors de la rade de Calcutta. J’avais officiellement remplacé James à bord. Morton, en voyant mon profond amour pour les excursions à terre, s’était pris pour moi d’une bonne et sincère amitié.

Nous quittâmes rapidement le Hougli et le golfe du Bengale.