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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/262

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Notre automédon lança au grand galop ses chevaux entre les montants d’une porte auprès de laquelle se tenait une armée de serviteurs noirs, rouges, cuivrés, enfin fort laids, et notre voiture s’arrêta au perron de la varende de l’Hôtel de Hollande, où sir John était depuis longtemps fort honorablement connu.

Le gérant de l’hôtel, — car le propriétaire en était un personnage fort important et fort riche qui habitait noblement le délicieux séjour de Buitenzorg, — le gérant de l’hôtel, donc, nous introduisit dans une charmante salle d’attente et nous demanda fort humblement nos ordres.

Parmi ses nombreuses questions, une phrase surtout vint me surprendre.

— Combien de voitures et de chevaux dois-je disposer pour ces messieurs ? demanda-t-il à sir John.

— Mais deux voitures et huit chevaux, répondit mon compagnon en m’interrogeant du regard ; je crois que cela nous suffira.

J’approuvai de la tête sans bien comprendre ce à quoi le contrebandier destinait un aussi nombreux équipage, mais me doutant bien que j’allais encore faire connaissance avec de nouvelles mœurs.

Lorsque nous eûmes pris possession de notre appartement qui donnait sur la cour, mon ami m’expliqua que la voiture à Batavia était aussi indispensable que le palanquin dans l’Inde, et qu’à l’hôtel de