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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/29

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une journée de marche nous séparant à peine de Candy. Le Mohaville, à cet endroit, cesse d’être navigable ; il se divise en deux bras dont l’un continue sa route vers le sud, tandis que l’autre, faisant à peu près un angle droit, remonte jusqu’à la capitale du royaume de Candéouda qu’il arrose, après être descendu des flancs de l’Hamaled où il prend sa source.

Il tardait à sir John de mettre pied à terre. Les quelques coups de fusil qu’il avait envoyés de la yole par-dessus le fleuve, aux oiseaux et aux singes qui s’étaient trop curieusement approchés de nous, n’avaient, en aucune façon, satisfait ses appétits de chasseur. Il était impatient de se trouver face à face avec un de ces redoutables habitants des jungles. Une chasse à l’éléphant surtout était son rêve !

La grande question pour nous était de trouver un asile pour la nuit. Nous commencions à avoir assez des nattes de notre embarcation, et je songeais très-sérieusement à un lit, à un vrai lit, pour mon prochain sommeil, et à un autre ordinaire que celui composé de jambon et de fruits, qui nous nourrissait depuis notre départ de Trinquemale.

Nous n’étions cependant pas certains de trouver l’hospitalité à Bintame. Notre intention, en entrant dans l’intérieur de l’île, n’ayant point été de nous y arrêter, nous n’avions pris aucune lettre de recommandation pour cette petite ville ; aussi donnâmes-nous à nos hommes l’ordre de nous attendre jusqu’à