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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/32

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Bientôt nous fîmes notre entrée dans les propriétés de Walter, qui semblaient en fort bon état, mais dont la maison laissait beaucoup à désirer. Elle se composait d’un corps principal d’habitation, sans étage, autour duquel s’élevaient quatre ou cinq petites cases construites après coup, suivant les besoins du colon.

L’hospitalité qui nous avait été si franchement offerte n’avait donc rien de bien fastueux. Celle de ces cases qui devait nous servir de chambre à coucher, s’appuyait contre un hangar où une petite vache et son veau étaient enfermés. Elle faisait bien de s’appuyer, car, à chaque rafale du vent, elle tremblait sur ses maigres piliers ; mais, enfin, telle qu’elle était, la demeure du pauvre fermier anglais était pour nous un abri. Nous n’avions pas vraiment le droit de nous montrer trop délicats.

Je commençais du reste à me faire, difficilement je dois l’avouer, mais enfin je commençais à me faire à ces nuits passées sur la terre avec une natte pour matelas et un manteau pour couverture. Je me plaisais à reconnaître chaque jour que tous ces serpents, scorpions et autres visiteurs incommodes, dont sont si souvent émaillés les récits des voyageurs, n’étaient pas aussi dangereux que le souci du dramatique se plaît à les rendre dans les livres.

Lorsque nous rentrâmes chez Walter, nous trouvâmes le souper servi. Nous fîmes, ma foi, Canon et moi, le plus grand honneur à certain quartier de