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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/324

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drones, dont les roches noires et crevassées furent bientôt visibles à l’œil nu.

Le nom portugais qu’à conservé ce groupe d’îles, indique suffisamment de quelle mauvaise réputation elles jouissent. Sentinelles avancées de la rivière de Canton, elles étaient encore, à l’époque où j’arrivais en Chine, le refuge des pirates chinois.

Nous dépassâmes rapidement ces îles. Le Fire-Fly était connu depuis trop longtemps de leurs habitants pour qu’ils ne s’écartassent pas à son approche.

Malgré le courant que nous commençâmes à sentir fortement par le travers d’Aponi (Ko-ho), nous franchîmes cependant assez vite les vingt-cinq milles qui séparent les Ladrones de Macao. Vers deux heures de l’après-midi, quittant les îles Tylo-Tschao, Tylock et Samlok à l’arrière, nous mîmes le cap sur la rade, où bientôt nous laissâmes tomber l’ancre, en face de la factorerie anglaise et du fort San-Pedro, au mât de signaux duquel flottait, en assez triste état, le pavillon portugais.

Comme nous devions, dès le soir même, continuer notre course vers Bocca Tigris, sir John et moi, laissant le service à Morton, nous sautâmes dans la yole.

Une demi-heure après, car nous étions mouillés fort loin de terre[1] je mettais le pied sur le sol du Céleste-Empire.

  1. Cette obligation où sont les bâtiments marchands de mouiller fort loin de terre et d’opérer leur déchargement lentement