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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/371

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physionomie de sir John qui, le lorgnon dans le coin de l’œil, s’efforçait, évidemment, par ses poses pleines de fatuité et de gentillesse, de prouver à la Chinoise qu’elle avait devant elle un assez convenable échantillon de la race blanche.

Elle avait attiré près d’elle son fils, assez joli petit bambin pour un Chinois, qui n’avait pas l’air d’avoir peur de nous. Pour se donner une contenance, elle continuait une délicate broderie qu’elle avait apportée avec elle dans le jardin ; travail qui nous permettait d’admirer ses petites mains qui eussent été vraiment parfaites sans les ongles démesurément longs qui les terminaient. Celui du petit doigt de la main gauche avait au moins deux pouces de longueur, et, comme ses confrères, il était teint en rose vif.

C’était, somme toute, une mignonne et délicate créature, avec les plus beaux cheveux du monde, relevés en échafaudage gigantesque sur sa petite tête. Je doute fort que le célèbre Léonard ait été capable de construire rien de semblable. Une foule de grandes et de petites épingles d’or et d’argent les maintenaient. Son cou et ses bras étaient ornés de fort jolis bracelets de perles. Son costume consistait en deux robes de soie, celle de dessus plus courte que celle de dessous et ne serrant point à la taille. Ainsi que toutes les Chinoises, elle faisait un usage immodéré du fard. Ses sourcils étaient un véritable coup de pinceau et son menton était trop rose pour que ce fût là sa couleur naturelle. Elle me paraissait admirablement faite. Ses bras, que l’ampleur de ses manches nous