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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/394

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rejoindre la rade en prenant par le bras du fleuve qui nous avait amenés à Canton, mais bien, au contraire, en suivant la côte sud de l’île Honan. Nous devions être moins exposés à trouver des pirates dans ce passage peu fréquenté. La compagnie de madame Lauters, que nous allions emmener, nous commandait d’éviter avec soin toute rencontre fâcheuse.

Ces sociétés secrètes, dont on nous faisait si grande frayeur, sont, en effet, des plus redoutables. Organisées sur une très-grande échelle, étendant leurs ramifications du nord au sud de l’empire, ayant à leur tête des chefs hardis, elles sont l’effroi des populations paisibles. Le but politique qu’elles semblent poursuivre, but qui n’est qu’un voile derrière lequel elles cachent les assassinats et les vols, les met à l’abri de la colère de la plus grande partie des mandarins, toujours mécontents du régime actuel. La Triade, le Lys d’eau et la Sainte-Mère sont les plus terribles de ces franc-maçonneries chinoises. Elles semblent combattre pour le rétablissement de la dynastie des Ming. Naturellement, le soulèvement de la province de Kwang-Si et le voisinage d’une armée de rebelles, avaient augmenté la hardiesse de ceux de leurs membres qui habitaient les rives du fleuve des Perles. Leur apparition était toujours, pour les Européens, le signe de quelque prochaine catastrophe.

Il fut donc décidé que nous suivrions le conseil de Fo-hop, et que M. Hope, ainsi que lui, viendraient nous rejoindre à Whampoa avec le plus jeune des