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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/412

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On appela Spilt. Au bout de cinq minutes, nos dispositions étaient prises pour recevoir les Chinois. Nous avions fait comprendre à M. Lauters qu’il ne devait pas quitter sa belle-sœur. Quant à M. Hope, armé d’une carabine à deux coups, il était venu nous rejoindre sur le pont, avec l’intention de venger son malheureux ami, si, comme cela était probable, les Chinois nous attaquaient.

Deux des bateaux mandarins s’étaient tenus au milieu du fleuve, par le travers de la pointe Keshen, en nageant contre le courant ; les deux autres s’étaient laissés dériver jusqu’à la plus nord des deux îles Wantong, où le chenal, appelé Bocca-Tigris, n’a pas plus d’un demi-mille de largeur et est défendu par les fameux forts d’Anunghoy. La mystérieuse pirogue les avait suivis, après avoir accosté un de ceux qui étaient restés en tête.

Nous fûmes bientôt à une portée de fusil des embarcations chinoises. Comme nous nous y attendions, toutes deux en même temps nous firent signe de mettre en travers afin de nous laisser visiter.

Sir John répondit à cet ordre en hissant ses focs et en courant de toutes ses voiles, pour passer à l’arrière de celle qui était à tribord, c’est-à-dire entre nous et la terre.

Dès que le mandarin qui commandait s’aperçut de notre manœuvre, il voulut virer de bord, mais son bateau n’avait pas encore accompli la moitié de son évolution que nous passions à quelques, mètres de lui, assez en arrière pour rendre sa pièce inutile,