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Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/223

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les insultes de votre père. Je me retire. Que Dieu lui pardonne !

Il se dirigeait vers la porte, après avoir adressé un dernier regard à celle qu’il aimait.

— Que Dieu me pardonne ! hurla le vieillard, que le calme même du musicien affolait. Que Dieu me pardonne ! Eh bien ! si tu n’as pas quitté Reims dans vingt-quatre heures, c’est au procureur impérial que je m’adresserai, misérable !

— Ah ! prenez garde, monsieur, fit Balterini, bondissant sous ce nouvel outrage et à cette menace, car je pourrais oublier votre âge et votre nom ! Si ce n’était l’ange qui supplie pour vous !

— Que ferais-tu ? Crois-tu donc avoir affaire à un lâche comme toi ?

Et s’arrachant de l’étreinte de sa fille, M. Rumigny s’élança vers l’Italien avec une rapidité juvénile et le frappa brutalement au visage.

Balterini poussa un cri et leva le bras pour se venger ; mais Marguerite, qui s’était jetée entre son amant et son père, arrêta Robert au passage. L’insulté se sentit au même moment tiré vigoureusement en arrière.

Au bruit de la querelle née de sa honteuse délation, M. Morin, qui n’avait pas quitté la maison, était accouru. Par prudence, il s’était fait escorter de l’un des domestiques.