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Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/303

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bait sur le palier du second étage, c’était un mort qui se tuait. »

Ces derniers mots étaient à peine prononcés, que l’auditoire, ne pouvant rester maître de son émotion, éclata en applaudissements. La foule s’était levée pour mieux voir cet homme dont la finesse d’observation et l’esprit d’analyse avaient si correctement rattaché les anneaux de ce drame mystérieux de la nuit du 3 mars.

M. de Belval comprenait si bien ce sentiment qu’il réclamait à peine le silence.

M. l’avocat général Gérard était grave et digne, comme l’est l’honnête homme qui a su imposer silence à son amour-propre pour remplir un devoir.

Me Lachaud souriait à Marguerite Rumigny, qui pleurait, les mains jointes tendues vers son sauveur.

Les jurés se regardaient les uns les autres avec stupéfaction. Certains étaient prêts à affirmer déjà qu’ils n’avaient jamais cru à la culpabilité de l’accusée.

M. Adolphe Morin était blême, et Picot, dont l’esprit fantaisiste avait peut-être bien engendré quelque supposition fâcheuse à l’égard du neveu de M. Rumigny, Picot, disons-nous, semblait tout déconfit et murmurait :