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Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/165

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En reconnaissant celle qui venait à son secours, Éva s’accrocha à sa robe de bure avec un cri de reconnaissance. Il lui semblait que c’était sa propre sœur, Blanche, que le ciel envoyait à son aide. Alors, docilement, elle se laissa conduire jusqu’au greffe, où elle s’affaissa sur un siège, le corps secoué par d’horribles spasmes, ses dents claquant les unes contre les autres.

À ce moment, le directeur du Dépôt parut. Il venait de recevoir la visite du docteur Bernel, qui l’avait mis rapidement au courant des choses. Il fit signe au greffier de ne pas même interroger la nouvelle pensionnaire que lui adressait la Permanence, et donna à la religieuse des instructions que celle-ci reçut avec un sourire de remerciement.

Puis elle prit Mme Noblet par la taille, lui murmura à l’oreille quelques bonnes paroles, l’aida à se relever et, la soutenant maternellement, la conduisit en dehors du greffe.

Là, précédées par le gardien-chef qui leur en ouvrit la porte, elles disparurent dans un couloir clair, dallé, d’un aspect qui, déjà, ne sentait plus la prison. Ce couloir conduisait à l’infirmerie du Dépôt.

Après l’avoir suivi, elles pénétrèrent dans une petite pièce propre, au parquet ciré, presque gaie, malgré les barreaux qui en garnissaient la fenêtre ornée de rideaux. Il s’y trouvait une autre sœur de Marie-Joseph, qui vint au-devant d’elles.

La sainte femme jugea sans doute d’un coup d’œil à qui elle avait affaire, car elle invita aussitôt la