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Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/299

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possession de son nid du boulevard des Invalides, non pas parce qu’elle se souvenait d’avoir écrit à Gilbert : « Viens me chercher, je voudrais mourir chez moi, comme Froufrou », mais parce que, se rappelant les mots consolateurs du Saint-Père, elle ne se croyait pas le droit de renoncer à lutter contre la maladie.

Aussi fût-ce toute joyeuse qu’après avoir adressé par écrit l’expression de sa profonde reconnaissance aux personnes qui lui avaient témoigné tant d’intérêt, au prince Charles Bonaparte entre autres, elle prit possession du compartiment réservé où tout avait été disposé pour qu’elle pût voyager sans trop de fatigue.

Il était d’ailleurs convenu entre elle et Ronçay qu’ils feraient la route en trois ou quatre étapes, selon que cela serait nécessaire.

Le soir du premier jour, ils s’arrêtèrent à Pise, pour repartir le lendemain et aller coucher à Turin ; mais là, pendant la nuit, Éva eut un accès d’une telle violence qu’elle ne put remonter en wagon que vingt-quatre heures plus tard.

Enfin, après avoir mis quatre jours pour franchir la distance qui sépare Rome de Paris, Mlle de Tiessant et Gilbert arrivèrent à la gare de Lyon, où, prévenus par un télégramme, Mme Bertin et le docteur Bernel les attendaient.

Pour épargner à la jeune mère une trop vive émotion, on avait laissé la petite Blanche à la maison, avec la domestique spécialement commise à sa garde.