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Page:Renan - Ecclesiaste - Arlea.djvu/17

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III

Alors je me dis à moi-même : « Voyons, essayons de la joie ; goûtons le plaisir. » Je devais reconnaître que cela aussi est vanité ; car bientôt


Au rire je dis : « Folie !»
Au plaisir : « Que me veux-tu ? »


Je résolus, dis-je, en mon cœur de demander au vin le bien-être de ma chair et, sans renoncer pour cela à mes projets de sagesse, d’adhérer momentanément à la folie, jusqu’à ce que j’eusse découvert ce qui vaut le mieux pour les fils d’Adam, entre tant d’occupations diverses auxquelles ils se livrent sous le soleil durant les jours de leur vie. Je fis de grandes œuvres ; je me bâtis des palais ; je me plantai des vignes ; je me construisis des jardins et des parcs ; j’y plantai des arbres fruitiers de toute