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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/128

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On remarque sous ce rapport une certaine différence entre l’Épître de Jacques et les épîtres de Paul. Le petit écrit de Jacques est tout imprégné d’une sorte de parfum évangélique ; on y entend parfois comme un écho direct de la parole de Jésus ; le sentiment de la vie de Galilée s’y retrouve encore avec vivacité[1].

Nous ne savons rien d’historique sur les missions envoyées directement par l’Église de Jérusalem. Cette Église, d’après ses principes mêmes, devait n’être guère portée à la propagande. En général, il y eut peu de missions ébionites et judéo-chrétiennes. L’esprit étroit des ébionim n’admettait que des missionnaires circoncis. D’après le tableau qui nous est tracé par des écrits du second siècle, suspects d’exagération, mais fidèles à l’esprit hiérosolymitain, le prédicateur judéo-chrétien était tenu dans une sorte de suspicion ; on s’assurait de lui ; on lui imposait des épreuves, un noviciat de six ans[2] ; il devait avoir des papiers en règle, une sorte de confession de foi libellée, conforme à celle des apôtres de Jérusalem.

  1. Notez Jac., i, 6, 27 ; ii, et suiv., 8, 10, 13 ; iv, 11 et suiv., 13 et suiv. ; v, 12, et surtout le passage v, 14 et suiv., si conforme aux idées des synoptiques sur les guérisons de malades et la rémission des péchés. Notez aussi dans Jacques l’exaltation de la pauvreté et la haine des riches.
  2. Attestation de Jacques, en tête des Homélies pseudo-clémentines, § 1. Cf. Saint Paul, p. 292.