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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/17

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centrer de véritables rayons de lumière. Les faits matériels des origines chrétiennes sont presque tous obscurs ; ce qui est clair, c’est l’enthousiasme ardent, la hardiesse surhumaine, le sublime mépris de la réalité, qui font de ce mouvement le plus puissant effort vers l’idéal dont le souvenir ait été conservé.

Dans l’Introduction de notre Saint Paul, nous avons discuté l’authenticité de toutes les épîtres qu’on attribue au grand apôtre. Les quatre épîtres qui se rapportent à ce volume, les épîtres aux Philippiens, aux Colossiens, à Philémon, aux Éphésiens, sont de celles qui prêtent à certains doutes. Les objections élevées contre l’épître aux Philippiens sont de si peu de valeur, que nous y avons à peine insisté. On a vu et on verra par la suite que l’épître aux Colossiens donne beaucoup plus à réfléchir, et que l’épître aux Éphésiens, quoique très-autorisée, présente une physionomie à part dans l’œuvre de Paul. Nonobstant les graves difficultés qu’on peut soulever, je tiens l’épître aux Colossiens pour authentique. Les interpolations qu’en ces derniers temps d’habiles critiques ont proposé d’y voir ne sont pas évidentes[1]. Le système de M. Holtzmann, à cet égard, est digne de son savant auteur ; mais que de dangers dans cette

  1. H. J. Holtzmann, Kritik der Epheser- und Kolosserbriefe, Leipzig, 1872.