Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/179

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justement les deux épîtres « catholiques » de Paul, celles qui sont de vrais traités généraux, et qui étaient universellement répandues. L’Église de Rome pouvait avoir un exemplaire de l’épître dite aux Éphésiens, écrit récent, sorte de formulaire général de la foi dernière de Paul, adressé en guise de circulaire à plusieurs Églises ; à plus forte raison possédait-elle l’Épître aux Romains. Les autres écrits de Paul, qui ont bien plus le caractère de lettres particulières, ne devaient pas se trouver à Rome. Quelques passages, moins caractérisés, de l’Épître de Pierre paraissent empruntés à Jacques[1]. Pierre, que nous avons toujours vu tenir dans les controverses apostoliques une position assez flottante, voulut-il, en faisant, si l’on peut s’exprimer ainsi, parler Jacques et Paul par la même bouche, montrer que les contradictions de ces deux apôtres n’étaient qu’apparentes ? Comme gage de conciliation, voulut-il se faire le démonstrateur d’idées pauliennes, mitigées, il est vrai, et privées de leur couronnement nécessaire, la justification par la foi ? Il

    v, 1, à Rom., viii, 18 ; I Petri, v, 5, à Eph., v, 21, etc. Cf. Saint Paul, p. xxii, note ; lxxii, note 1.

  1. Comp. I Petri, i, 6-7, à Jac., i, 2 ; I Petri, i, 24, à Jac., i, 10 et suiv. ; I Petri, iv, 8, à Jac., v, 20 ; I Petri, v, 5, 9, à Jac., iv, 6, 7, 10.