les titres des pièces où il avait joué ; les claqueurs, disciplinés aux trois genres de claque qu’il avait inventés, et les chevaliers d’Auguste suivaient ; on abattit l’arc du Grand Cirque pour le laisser entrer. On n’entendait que les cris ; « Vive l’olympionice ! le pythionice ! Auguste ! Auguste ! À Néron-Hercule ! À Néron-Apollon[1] ! Seul périodonice ! seul qui l’ait jamais été ! Auguste ! Auguste ! O voix sacrée ! heureux qui peut t’entendre ! » Les mille huit cent huit couronnes qu’il avait remportées furent étalées dans le Grand Cirque et attachées à l’obélisque égyptien qu’Auguste y avait placé pour servir de meta[2].
Enfin la conscience des parties nobles du genre humain se souleva. L’Orient, à l’exception de la Judée, supportait sans rougir cette honteuse tyrannie, et s’en trouvait même assez bien ; mais le sentiment
- ↑ Eckhel, D. n. v., t. VI, p. 275-276 ; Suét., Nér., 23. Musée du Vatican : buste (no 308), statue en Apollon citharède.
- ↑ On voudrait croire qu’il s’agit ici (Dion Cassius, LXIII, 21) du cirque et de l’obélisque qui, quatre ans auparavant, avaient vu les scènes d’horreur des Danaïdes, des Dircés et peut-être de Pierre crucifié. Mais le Circus maximus, qui possédait, comme celui du Vatican, un obélisque d’Héliopolis (c’est aujourd’hui l’obélisque de la place du Peuple), convenait mieux à l’exhibition de Néron. Si, pour les piacula d’août 64, Néron préféra son cirque du Vatican, c’est que le Circus maximus devait être à ce moment impraticable par suite de l’incendie.