leur châtiment qui se prépare, et néanmoins ils ne prient pas Dieu. Cette vallée de feu peut être la vallée de la Géhenne à l’Orient de Jérusalem, reliée à la dépression de la mer Morte par le Ouadi en-nâr (la vallée du feu) ; alors les sources thermales sont celles de Callirrhoé, lieu de plaisance des Hérodes[1], et de la région toute démoniaque de Machéro, qui en est voisine[2]. Mais, grâce à l’élasticité de la topographie apocalyptique, les bains peuvent aussi être ceux de Baïa et de Cumes ; dans la vallée de feu, on peut reconnaître la Solfatare de Pouzzoles ou les Champs Phlégréens[3] ; dans la montagne des métaux, le Vésuve tel qu’il était avant l’éruption de 79[4]. Nous verrons bientôt ces lieux étranges inspirer l’auteur de l’Apocalypse, et le puits de l’abîme se révéler à lui, dix ans avant que la nature, par une coïncidence singulière, rouvrît le cratère du Vésuve. Pour le peuple, il n’y a pas de rapprochement fortuit. Ce fait
- ↑ Jos., Ant., XVII, vi, 5 ; B. J., I, xxxiii, 5 ; II, xxi, 6.
- ↑ Jos., B. J., VII, vi, 3.
- ↑ La Solfatare n’étant qu’à cent mètres au-dessus du niveau de la mer, son cratère peut bien s’appeler une « vallée », expression qui serait impropre pour un point aussi élevé que le cratère de la Somma.
- ↑ Cette montagne de métaux ne se justifie par aucune particularité physique de la région de la mer Morte. Voir cependant Neubauer, Géogr. du Talm., p. 37 et 40.