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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/568

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nombre de ceux qui périrent durant le siège à onze cent mille[1] ; il semblait que toute la nation se fût donné rendez-vous pour l’extermination. Vers le 10 avril, Titus établit son camp à l’angle de la tour Pséphina (Kasr-Djaloud d’aujourd’hui). Quelques avantages partiels remportés par surprise et une blessure grave que reçut Titus donnèrent d’abord aux Juifs une confiance exagérée en leur force et apprirent aux Romains avec quel soin ils devaient se garder, dans cette guerre de furieux.

La ville pouvait compter entre les plus fortes du monde[2]. Les murailles étaient un type parfait de ces constructions en blocs énormes qu’affectionna toujours la Syrie[3] ; à l’intérieur, l’enceinte du temple, celle de

    xix, 1) prouve combien le concours pour les fêtes était extraordinaire. Cf. Jos., B. J., II, xiv, 3.

  1. Jos., VI, ix, 3 (cf. V, xiii, 7). Il y a là beaucoup d’exagération. Tacite parle de six cent mille assiégés (Hist., V, 13 ; cf. Orose, VII, 9 ; Malala, p. 260). L’enceinte, réduite encore au bout d’un mois par la prise du quartier nord de la ville, n’eût pas contenu tant de monde, et l’eau, dont Jérusalem est si mal fournie, n’eût pas suffi. Voir Vie de Jésus, p. 388, 13e édit.
  2. Tacite, Hist., V, 11. L’enceinte répondait à celle d’aujourd’hui, excepté du côté du sud. Cf. Saulcy, Dern. jours de Jérus., plans, p. 218 et suiv.
  3. Jos., B. J., V, iv, 2, 4 ; VI, ix, 1 ; VII, i, 1 ; Tacite, Hist., V, 11.