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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/587

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Le 8, toute résistance était finie. Les soldats étaient las. On tua les infirmes qui ne pouvaient marcher. Le reste, femmes, enfants, fut poussé comme un troupeau vers l’enceinte du temple et enfermé dans la cour intérieure qui avait échappé à l’incendie[1]. Dans cette multitude parquée pour la mort ou l’esclavage, on fit des catégories. Tout ce qui avait combattu fut massacré. Sept cents jeunes gens, les plus beaux de taille et les mieux faits, furent réservés pour suivre le triomphe de Titus. Parmi les autres, ceux qui avaient passé l’âge de dix-sept ans furent envoyés en Égypte, les fers aux pieds, pour les travaux forcés, ou répartis entre les provinces pour être égorgés dans les amphithéâtres. Ceux qui avaient moins de dix-sept ans furent vendus. Le triage des prisonniers dura plusieurs jours, durant lesquels il en mourut, dit-on, des milliers, les uns parce qu’on ne leur donna pas de nourriture, les autres parce qu’ils refusèrent d’en accepter.

Les Romains employèrent les jours suivants à brûler le reste de la ville, à en renverser les murailles, à fouiller les égouts et les souterrains. Ils y trou-

  1. Cette enceinte avait environ cent dix mètres de long sur quatre-vingt-dix de large. C’est bien peu pour la foule que Josèphe y renferme. Cependant il fut à cet égard témoin tout à fait oculaire. Vita, 75.