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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/353

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fort cultivé, des exhortations au martyre où l’orateur fait valoir, pour exciter à souffrir, l’exemple d’êtres faibles qui se sont montrés héroïques, ou, mieux encore, de ces Acta martyrum devenus des pièces de rhétorique, ayant pour but l’édification, procédant par l’amplification oratoire sans aucun souci de la vérité historique, et demandant aux hideux détails de la torture antique les ferments d’une volupté sombre et des moyens d’émotion.

Un écho indistinct de tous ces événements se retrouve dans les traditions juives[1]. Au mois de septembre ou d’octobre, quatre anciens de Judée, Rabbi Gamaliel, patriarche du tribunal de Iabné, Rabbi Éléazar ben Azaria, Rabbi Josué, Rabbi Aquiba, plus tard si célèbre, se rendent à Rome. Le voyage est décrit en détail : chaque soir, à cause de la saison, on relâche dans un port ; au jour de la fête des Tabernacles, les rabbins trouvent moyen de dresser sur le

  1. Mischna, Érubin, iv, 1 ; Maaser schéni, v, 9 ; Aboda zara, iv, 7 ; baraïta, ibid., 54 b ; Debarim rabba, c. ii ; Midrasch Jalkout, sur Ps. xvii, 10 ; Bereschith rabba, c. xx ; Schemoth rabba, c. xxx ; Talm, de Jér., Succa, 52 d ; Tos., ibid., c. ii ; Érubin, i, 7 (19 b) ; Aboda zara, 44 a ; Mechilta, sur Exode, xx, ch. vi (p. 76, édit. Weiss) ; Talm. de Rab., Aboda zara, 10 b ; Maccoth, 24 b ; Succa, 23 b, 41 b ; Horaïoth, 10 a ; Sifré, sur Deutér., § 43 ; Sifra, sur Emor, c. xvi, § 2 ; Grætz, Monatsschrift, I, p. 192 et suiv. ; Gesch. der Juden, III, 435 et suiv. ; Derenbourg, Hist. de la Pal., p. 334 et suiv.