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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/54

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somme, ce qui bénéficiait de tout cela, c’était le paganisme. La liberté de discussion, cependant, étant une bonne chose, il en résulte toujours du bien. Phlégon, secrétaire d’Adrien, peut avoir eu quelques connaissances de la légende de Jésus[1]. Cette large ouverture que prit l’esprit de controverse sous Adrien donna naissance à un genre de littérature chrétienne tout nouveau, à la littérature apologétique, qui va jeter un si grand éclat durant le siècle des Antonins.

Le christianisme, prêché à Athènes soixante-douze ans auparavant, y avait fructifié. L’Église d’Athènes n’eut jamais la suite et la fermeté de certaines autres[2] ; son caractère à part fut de produire des penseurs chrétiens individuels. L’apologétique naquit et devait naître dans son sein[3].

Plusieurs des individus qu’on appelait spécialement « philosophes » avaient adhéré à la doctrine de Jésus. Ce nom de philosophe impliquait des mœurs graves et un costume à part, sorte de manteau, qui désignait celui qui le portait, quelquefois aux quoli-

    VIII, 56 ; Anthol. Palat., épigr. 234 (Mém. de l’Acad. des inscr., ancienne série, XLVII, p. 331).

  1. Orig., Contre Celse, II, 14, 33, 59.
  2. Denys de Cor., dans Eus., H. E., IV, 23.
  3. Aristide et Athénagore furent sûrement des philosophes Athéniens. Quadratus fut aussi probablement d’Athènes.