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Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/272

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d’une façon détournée. Un des poèmes sibyllins semble provenir de cette école. Quant aux sectes d’Hémérobaptistes, de Baptistes, d’Elchasaïtes (Sabiens, Mogtasila des écrivains arabes), qui remplissent au second siècle la Syrie, la Palestine, la Babylonie, et dont les restes subsistent encore de nos jours chez les Mendaïtes, dits « chrétiens de Saint-Jean » elles ont la même origine que le mouvement de Jean-Baptiste, plutôt qu’elles ne sont la descendance authentique de Jean. La vraie école de celui-ci, à demi fondue avec le christianisme, passa à l’état de petite hérésie chrétienne et s’éteignit obscurément. Jean avait bien vu de quel côté était l’avenir. S’il eût cédé à une rivalité mesquine, il serait aujourd’hui oublié dans la foule des sectaires de son temps. Par l’abnégation, il est arrivé à la gloire et à une position unique dans le panthéon religieux de l’humanité.