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Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/295

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Il ne connaissait pas assez les gentils pour songer à fonder sur leur conversion quelque chose de solide. La Galilée contenait un grand nombre de païens, mais non à ce qu’il semble, un culte des faux dieux public et organisé. Jésus put voir ce culte se déployer avec toute sa splendeur dans le pays de Tyr et de Sidon, à Césarée de Philippe, et dans la Décapole. Il y fit peu d’attention. Jamais on ne trouve chez lui ce pédantisme fatigant des Juifs de son temps, ces déclamations contre l’idolâtrie, si familières à ses coreligionnaires depuis Alexandre, et qui remplissent par exemple le livre de la « Sagesse. » Ce qui le frappe dans les païens, ce n’est pas leur idolâtrie, c’est leur servilité. Le jeune démocrate juif, frère en ceci de Judas le Gaulonite, n’admettant de maître que Dieu, était très blessé des honneurs dont