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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/115

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Saint-Cloud. Après avoir dîné sous ses charmants ombrages, nous allons visiter la charmante manufacture de Sèvres, d’où sortent ces merveilleuses porcelaines, que les souverains seuls peuvent acheter, tant elles sont précieuses. J’y ai vu des ouvrages d’une délicatesse, d’un fini incroyable. Un petit tableau en porcelaine long tout au plus de trois pieds, large de deux pieds, est estimé cinquante mille francs. Je n’en finirais pas, si je voulais vous faire l’énumération de toutes les pièces curieuses que j’y ai vues, et tout ce que je pourrais vous en dire, ne pourrait guère vous en donner une idée. Les belles terrasses de Meudon ont, après Sèvres, attiré nos pas, et de là nous sommes revenus à Gentilly ; il était onze heures du soir, quand nous nous sommes couchés.

Telle a été notre seconde promenade, mais la troisième que nous avons faite mardi dernier a été encore plus belle et plus amusante. Elle a eu pour but Saint-Germain, ville assez considérable, située au milieu d’un pays très agréable, à six lieues de Paris. La route pour y aller a été on ne peut plus charmante. Le magni-