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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/132

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rage, chère maman ! le terme où je dois vous voir n’est pas si éloigné, et alors nous pourrons causer à loisir. Trois mois et demi de vacances ! Certes en voilà de belles. Que je suis changé, n’est-ce pas ? Je désire maintenant les vacances, non pas pour ne plus travailler, ce qui ne m’arrivera jamais, non pas davantage pour quitter le séminaire, où je me plais parfaitement mais pour vous voir, excellente mère. Mais il paraît que je rêve, car voilà que je parle de vacances, et il n’y a qu’un mois que l’année est commencée. Cela ne fait rien ; quand je vous écris, j’aime à vous dire tout ce qui me passe par la tête, comme je le faisais autrefois. Demain, nous avons promenade depuis le matin jusqu’à trois heures après-midi. Le soir on chante le Veni Creator et on commence la retraite. Priez pour moi, chère maman, afin que je la fasse bien au reste, c’est peut-être ce qu’il y a de plus édifiant dans la maison, que la manière simple, douce, paisible et tranquille dont on y fait les retraites.

Je vous ai consacré la plus belle partie de ma lettre, chère maman ; je le devais, et ç’a