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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/149

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reuse arrivée de notre Henriette. Sa bonne lettre me l’a apprise et m’a tiré de l’inquiétude où recommençais à être sur son compte. Elle me donne sur son voyage des détails intéressants ; et Alain me dit dans sa lettre que celle qu’elle lui a écrite en contenait de plus curieux encore, et il regrettait de ne plus l’avoir pour m’en faire part. Il paraît qu’elle a reçu un accueil charmant ; du reste, je m’y attendais bien, d’après tout ce qu’elle m’avait dit avant son départ. Puisse-t-elle être heureuse là-bas ! ! Elle y mènera sans doute une vie bien plus tranquille et plus favorable à sa santé, et c’est là l’important. Elle aura acheté assez cher le bonheur dont elle mérite de jouir, en s’éloignant de tout ce qu’elle aime, de sa patrie, de sa famille. Mais quel vide son départ a laissé dans ma vie ! Qu’il est dur pour moi de renoncer tout d’un coup à ces douces visites, qu’elle me prodiguait surtout vers l’époque de son départ. Pauvre sœur, que je t’aime, et que tu mérites d’être aimée ! La lettre d’Alain m’a aussi fait le plus grand plaisir. Comme il vous aime, ma chère maman Comment il regrette de ne pouvoir