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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/153

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cilité donne cet exercice pour parler en public et sans préparation : ce qui est si important pour la suite. Il me procure aussi quelquefois un plaisir bien sensible en m’appelant chez lui pour lire ensemble l’Odyssée d’Homère. C’est si beau, et il m’en fait si bien remarquer les beautés que je passerais volontiers ma vie entière à cela. J’espère bien la relire durant les vacances au bord de la mer, et dans nos belles campagnes, ce qui ajoutera encore au charme de la lecture, surtout quand je serai assis à côté de mon excellente mère.

Liart dans sa lettre m’avait déjà appris la maladie de monseigneur de Saint-Brieuc, et il paraît que ses craintes n’étaient que trop fondées. Croyez-vous que Monsieur Auffret le remplace ? Je ne doute pas qu’il n’ait tout ce qu’il faut pour remplir un si haut ministère, je le crois capable de tout, et c’est assurément avec Monsieur Dupanloup l’homme que j’ai le plus appris à estimer. Qu’est-ce qui sera professeur de rhétorique à Tréguier en remplacement de Monsieur Urvoy ? Dites-moi, s’il vous plaît, tout cela, car tout ce qui tient à ces maîtres chéris et respectés m’intéresse singulièrement.